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Les Thérapies cognitives et comportementales

Photo du rédacteur: Patricia OrtizPatricia Ortiz



Fer de lance des thérapies de courte durée, les thérapies cognitives et comportementales, en abrégé TCC, ont atteint, ces dernières décennies, une position de grande dominance, largement justifiées au regard des résultats obtenus et des bénéfices apportés, dans le monde des psychothérapies.


La thérapie dite comportementale et cognitive est, comme son nom l’indique, l’association de la thérapie comportementale, issue du béhaviorisme de Watson, et de la thérapie cognitive dont les acteurs principaux sont Beck et Ellis.


Elles se sont développées au cours des années 70 et 80, surtout dans les pays anglo-saxons pour s’étendre ensuite au niveau international, et maintenant de plus en plus largement en France.


La théorie comportementale considère que les comportements pathologiques (ici entendus comme synonymes de « troubles », quels que soient ces derniers…) sont acquis et maintenus par la répétition de certains mécanismes ou réactions, souvent répétées par la personne qui n’a même pas conscience de la façon dont elle agit.


L’approche cognitive se préoccupe des processus de la pensée et du traitement de l’information relatifs à une situation particulière, vécue comme problématique de la part de la personne concernée.


Il s’agit donc d’éclairer et de modifier les pensées automatiques et les monologues intérieurs qui peuvent se déclencher lors de circonstances ambiguës. Ces pensées constituent un système de croyances susceptible d’enclencher des comportements pathologiques et des troubles symptomatiques.


Le terrain d’action de ces thérapies est donc plus spécifiquement la disparition du ou des symptômes gênants au quotidien pour la personne qui les subit.

Aussi, contrairement à la « psychanalyse de première génération », il ne sera pas recherché, dans un premier temps, une ou des causes profondes et initiatrices de ces troubles mais plutôt une reconnaissance et une modification des facteurs de déclenchement et de maintien des troubles anxieux, pathologiques ou simplement inadaptés.


La technique TCC s’emploie, dès lors, à faire « désapprendre » un comportement ou des pensées pathologiques pour inculquer au sujet d’autres schémas, cette fois non problématiques.

Elles font ainsi référence aux modèles de l’apprentissage et du conditionnement dont le précurseur est le russe Ivan Pavlov qui au début du XXème siècle avait déjà remarqué l’importance cruciale des « comportements » employés, ou choisis inconsciemment par les gens, pour exprimer certaines de leurs « pensées », parfois les plus enfouis ou les plus refoulées.


En effet, nous sommes des êtres entièrement éduqués, donc conditionnés, depuis la naissance, jour après jour, par notre environnement et sans cela, nous ne pourrions pas nous y adapter.

S’il est vrai qu’éliminer les symptômes ne guérit pas nécessairement la ou les causes qui les ont entraînés ; et que ces mêmes symptômes ( voire de nouveaux ) peuvent revenir, resurgir ou prendre de nouvelles apparences, mais il est aujourd’hui admis par les plus grands spécialistes de la sphère psychanalytique que les TCC sont les thérapies les plus largement efficaces en ce qui concerne :


  • l'apaisement des troubles psychologiques qui envahissent le quotidien du patient, le "coupent" du monde extérieur ( entourage familial, social, professionnel...), l'excluent en quelque sorte de ceux qui ne le comprennent pas ( " Fais un effort ! Prends sur toi et tout ira mieux ! "...) , le font inutilement culpabiliser ( ce n'est absolument pas une question de "bonne volonté " ! ) et donc atrocement souffrir mentalement et émotionnellement ;

  • leur espacement dans le temps puis leur disparition complète et définitive.



Le noyau dur du traitement par ce type de thérapie est l’exposition progressive aux pensées, images puis situations anxiogènes pour la personne dans le but d’analyser, avec l’aide du thérapeute, les diverses pensées provoquées lors de ces situations, les émotions alors ressenties, les sentiments qui ont surgi, ceux qu’on a su, ou pu, exprimer librement et ceux qu’on a refoulés en soi. les sensations corporelles que le patient éprouve.


La théorie considère, en effet, que n’importe quel stimulus, objet ou évènement, qu’il soit minime ou complexe, associé à une situation particulière, par exemple entraînant une peur profonde et des manifestations physiologiques (du genre attaque de panique) peut par la suite, à lui seul, et en dehors de la situation complète initiale, provoquer des réactions d’alerte anxieuses entraînant des comportements d’évitement et ces mêmes réponses physiologiques inappropriées.


C’est pourquoi, en abordant et en décortiquant les uns après les autres les éléments déclencheurs, qu’ils soient images, pensées, sensations, lieux, avec une méthode scientifique et rigoureuse, il est possible de procéder à l’extinction des troubles problématiques.

Notamment par le phénomène de répétition et d’habituation progressive.


La thérapie comportementale et cognitive est donc spécialement indiquée dans les cas de

  • comportements problématiques dits " sévères " : sentiments " extrêmes " ( colère, haine, rage, pulsions meurtrières, hallucinations, délires, paranoïa, mythomanie, phobies, peurs, attaques de panique, crises de spasmophilie, angoisses chroniques, stress, burn-out…), addictions de tout ordre (alcool, drogue, nourriture, argent, jeux, sexe…), comportements à risque dits « borderline » ( tentatives de suicide, automutilations, scarifications, provocations physiques ou verbales..).

  • comportements problématiques dits " courants " : mauvaise gestion des émotions ( problème de communication, conflits parents/enfants, dans le couple, en famille, au travail, entre amis..., irritabilité quotidienne, stress chronique, énervement et " perte de contrôle " de soi,...), attitudes inadaptées ( compulsions alimentaires, TOC de rangement, de ménage..., crises de panique, d'angoisse, ...), comportements " d'évitement " ( agoraphobie, repli sur soi, ruminations mentales, ...) ou " d’agressivité " ( provocations verbales et/ou physiques, tensions intérieures, ...) avec somatisations possibles ( crise d'épilepsie, mal de dos, alopécie, problèmes dermatologiques, cycles de sommeil perturbés, insomnies, cauchemars,...)



La TCC est évidement un outil très précieux pour soulager les dysfonctionnements liés à ce vaste ensemble de troubles psychologiques et doit être utilisée en tant que tel car elle fait comprendre à la personne « victime » de ses symptômes gênants pour elle dans sa vie de tous les jours, lui fait réaliser que ce ne sont, au fond, que de simples manifestations visibles ( plus ou moins marquées " à l'extérieur d'elle-même " ) de sentiments plus profonds, ancrés à l’intérieur même de la personne.


Avec l’aide du thérapeute, la « victime » va peu à peu comprendre « comment » elle fonctionne, c’est-à-dire la façon qu’elle utilise pour répondre à des attaques extérieures ou des remarques qui lui sont faites.


Alors, elle quittera ce statut de victime pour devenir le véritable « acteur » de sa vie car elle aura librement, et en toutes connaissances de cause, choisi ou pas de continuer à adopter ces mêmes comportements qui étaient les siens jusque là, ou de faire confiance à son thérapeute pour qu’ils en trouvent de nouveaux à mettre en place, plus adaptés et moins invalidants dans la vie sociale.


Effectivement, il ne faut pas oublier que l’être humain n’est pas simplement assimilable à une « machine passive », jouet de son environnement mais que sa perception d’une situation dépend également de ses expériences antérieures, de ses émotions, de son entourage et de l’interprétation qu’il fait de cet ensemble.

Or cette interprétation toujours unique ne peut-être comprise qu’au regard de «  l’histoire personnelle de l’individu ».


En d’autres termes, une thérapie cognitive et comportementale (TCC), associée à une thérapie plus analytique ou systémique de l’histoire même du patient, de son passé, de son vécu, constitue de façon certaine une alliance fortement recommandée dans le cadre des « troubles » pour lesquels la personne en souffrance physique et morale, a voulu s'engager dans une thérapie pour elle-même…et seulement pour ELLE-MÊME,


Il s'agit dans l'idéal d'un CHOIX librement assumé de faire appel à un spécialiste pour l’aider, la guider, l’écouter, la comprendre, la conseiller, la diriger, l’épauler et la soutenir, même dans les moments les plus durs !


C’est donc ENSEMBLE que, patient et thérapeute vont former une ÉQUIPE solide, solidaire, sincère où chaque membre du binôme devra avoir CONFIANCE en l’autre, lui parler franchement, sans détours ni faux-fuyants, dans la seule optique du bien-être intérieur et de l’amélioration de la situation de la personne suivie.


 

Exemples de problématiques traitées en TCC:


Les phobies spécifiques ou phobies simples :


Une phobie spécifique est une peur intense et tenace d'un objet précis ou d'une situation particulière qui normalement ne représente pas un réel danger pour le sujet.

On rencontre plusieurs types de phobies spécifiques comme la peur des insectes, des souris, des reptiles, de l'eau (piscine,mer), des orages, des hauteurs (vertige), du sang et à côté de cela des phobies situationnelles comme l'ascenseur, les autobus, l'avion etc...

Ces phobies sont présentes dans une frange non négligeable de la population. Les dernières statistiques montrent qu'au cours de la vie 12,5% de la population générale présentera une phobie simple.



La phobie sociale :


A ne pas confondre avec la timidité... Il s’agit d’une peur excessive et chronique des situations sociales.

En pratique, des expositions possibles au regard d’autrui; encore que cette peur s’exprime le plus souvent par des troubles affectant la sphère physique fonctionnelle : gênes respiratoires, transpirations soudaines, tachycardies, rougeurs et fréquemment des tremblements des membres (surtout des mains) et des difficultés d’élocution (bouche sèche, voix inaudible...)

Ce trouble touche entre 2 et 4% des individus.


A la différence de la timidité, la phobie sociale génère un handicap majeur et une grande souffrance.


L’évitement est également le pain quotidien du phobique social. Ce trouble se complique la plupart du temps, c'est-à-dire dans les deux tiers des cas, d’une dépression, de conduites d’addiction (alcool, médicaments, drogue) ou d’une déviation vers le trouble panique et agoraphobique.

C’est d’ailleurs ordinairement pour l’un de ces problèmes connexes que la personne concernée consultera en premier.


Là où l’agoraphobie a un lien étroit avec les paniques, la phobie sociale à un lien étroit avec un déficit d’assertivité.

L’assertivité se définit comme une attitude de libre expression et d’affirmation de soi vis-à-vis d’un tiers dans les limites du respect mutuel.



Le trouble obsessionnel compulsif (TOC) :


Cela consiste en une association entre des obsessions et des compulsions.

Les obsessions sont des pensées, des images, pénétrant de manière répétée et invasive dans la conscience du sujet.

Les compulsions sont des actes eux aussi répétés que la personne met en place pour pallier l'anxiété apportée par les obsessions.


C'est un trouble assez lourd qui nécessite dans la majorité des cas une aide thérapeutique.


Les actes compulsifs sont par exemple se laver les mains sans cesse, changer de vêtements toutes les heures, nettoyer à la javel dix fois par jour par peur des microbes, prier, compter, répéter certains mots.


Il y a un effet de ritualisation qui est central dans les troubles obsessionnels compulsifs. Certaines règles doivent, aux dires du sujet, être appliquées avec inflexibilité sans ça les obsessions reviennent.


Habituellement, la personne reconnaît elle-même le caractère imaginaire de ses obsessions et le caractère absurde des compulsions mais sans pouvoir stopper ni les unes ni les autres.

La prévalence du TOC dans la population est d’environ 2%.

 


Les troubles psychosomatiques :


Le terme psychosomatique renvoie dans la plupart des définitions et modèles à une causalité psychique de la maladie somatique (psychique pouvant être confondu avec système nerveux central, Moi ou inconscient ) et est utilisé la plupart du temps comme synonyme de somatisation.

La mauvaise tendance est de séparer les deux. « Tout est dans la tête », « C’est nerveux » entendons nous parfois. Ce qui sonne à nos oreilles comme : « Imaginaire » ou « simulation ».


En réalité, les phénomènes psychiques et somatiques se déroulent dans le même organisme. Ils ne sont que deux aspects du même processus. Ce qui distingue chacun de ces deux aspects c’est essentiellement le point de vue sous lequel on l’aborde.

La souffrance est aussi importante quelle que soit la source et le pilote et la machine ne font qu’un tout indivisible.


Il faut savoir que nous pouvons tous somatiser. Ce n’est pas réservé à une frange particulière de la population. Cela veut dire qu’un jour ou l’autre, notre psychisme peut déteindre sur notre corps.


C’est le cas lorsque, par exemple, une rencontre amoureuse entraîne des palpitations, un souffle court, des frissons ou à l’inverse des bouffées de chaleur. Un oral d’examen déclenchera des maux de ventre, une diarrhée, un état de fatigue intense.


Par contre, lorsque ces manifestations somatiques deviennent chroniques,indépendantes aux évènements, durables et rebelles aux thérapeutiques, nous sommes face à un véritable système de défense et d’expression résultant des traumatismes, des émotions et des conflits psychologiques.


Les (psycho)somatisations, concrètement, comment ça se présente ?


On reconnaît trois mécanismes fondamentaux dans l’expression psychosomatique : la psychosomatisation fonctionnelle, lésionnelle et la conversion. Les deux premiers sont proches et souvent conjugués dans des proportions variables, le troisième mécanisme est plus spécifique ( on parle de conversion car la somatisation fonctionnelle devient, peu à peu, lésionelle )


Les affections fonctionnelles sont, comme son nom l’indique, des perturbations de fonctions.


Comme, par exemple, les dérangements gastriques et duodénaux, les difficultés respiratoires, les transpirations soudaines, les tachycardies ou les palpitations, les accès de rougeur ou de pâleur, les nausées, les vertiges, les troubles gynécologiques, les rhumatismes etc...


Cela peut être aussi de la spasmophilie qui est un état d’hyperexcitabilité neuromusculaire se manifestant par des spasmes viscéraux, œsophagiens, des crampes, des fourmillements, des douleurs prémenstruelles, musculaires etc.


Les affections lésionnelles entraînent, comme leur nom l'indique , des lésions de l'organisme, plus ou moins grave : plaies, inflammations, entorses, foulures, cassures, hernies, ...pouvant aller jusqu'à des destructions progressives d'une partie de son organisme : maladies auto-immunes, tumeurs, spasmes,...


Ou encore de l’hypocondrie. Soit une préoccupation excessive et angoissée sur la santé avec une interprétation erronée et dramatisée de certaines sensations et signes physiques (boutons, rougeurs…) entraînant la crainte et la croyance d’une maladie grave. Usuellement le cancer.


Ces perturbations somatiques ont pour spécificité principale de n’avoir aucune cause organique décelable. Tous les examens sont normaux.

Ce sont des troubles généralement réversibles et qui ne laissent pas de traces. Ils sont fréquents et constituent environ 60% des consultations auprès d’un médecin généraliste.


 

Les notions psychologiques de peur, anxiété, panique et stress


La peur est une émotion ressentie en confrontation immédiate avec un danger, qu’il soit réel ou imaginaire. Ici, il y a un lien direct et avéré entre le ressenti et la menace identifiable qui l’a fait naître. Les limites en sont rationnelles et circonscrites.


Avec les mots anxiété et angoisse, nous entrons dans un flou beaucoup plus marqué. Il n’y a pas, disons le tout net, de définition universellement acceptée du terme « anxiété ».



En premier lieu, dans le langage populaire et les œuvres grand public ou de vulgarisation, on opère un rapport synonymique entre ces deux mots. Cela est en effet plus simple.

En second lieu, dans les domaines de la psychologie, de la psychiatrie, de la psychanalyse et de la neurobiologie, effectuer une distinction entre angoisse et anxiété est de prime importance.


Cette séparation apparaît fondamentale pour une réelle compréhension des phénomènes étudiés et des diverses avancées thérapeutiques. Même si aucun consensus mondial n’est encore clairement établi, la plupart des écoles scientifiques tendent vers cette discrimination.


Ce site ne se donne évidemment pas pour vocation de lancer un débat sur ce point. Mais selon nos opinions scientifiques et cliniques, nous considérons que :


L’anxiété est dans son fondement la même émotion que la peur.

A cette différence près que la source du danger n’est dans ce cas pas ou très peu identifiable. Le lien entre la menace et l’anxiété est incertain, surfait ou complètement irrationnel. C’est une réaction d’alerte en l’absence de tout péril imminent.

Sur ces points, il y a peu de polémiques.


Face à une agression ou un traumatisme ou encore une catastrophe, on observe chez tout animal, homme y compris, trois types de réactions : l’attaque, la fuite et la stupeur (ou effroi).


Il en existe une quatrième connue sous le nom de : « fuite-en-avant » plus spécifique à l’être humain mais cette notion est pour l’instant de peu d’intérêt. Ces réactions sont instinctives et se déclenchent dès qu’un certain niveau de peur est ressenti.


L’apparition de ce sentiment modifie notre physiologie dans un sens défensif. Un accroissement substantiel d’oxygène par une ventilation plus rapide et un débit sanguin plus important dû à l’accélération du rythme cardiaque permettront à nos muscles de fonctionner avec suffisamment de force et de promptitude afin de fuir un tremblement de terre ou un prédateur.


Or dans l’anxiété, nous l’avons vu, il n’y a pas de danger défini ! Alors que se passe-t-il ?

On constate exactement les mêmes manifestations. Mais, d’une part, le comportement d’attaque est impossible (attaquer qui, attaquer quoi ?)

Cela fait que seuls la fuite et l’effroi sont possibles. C’est effectivement, déjà, le type de comportements et de ressentiments rapporté en cas d’attaque de panique ou d’agoraphobie.


D’autre part, s’il est un principe psychologique général, c’est que l’être humain s’accommode assez mal du manque de repères. Que ces derniers soient par ailleurs de nature positive ou négative.

Le fait de ne pas pouvoir identifier un danger en cas d’alerte met en route tous les moteurs d’adaptation de notre organisme. C’est le branle-bas nerveux capable du meilleur comme du pire. Le cortex supérieur analyse, cherche, réfléchit, sélectionne, envoie des signaux tous azimuts.


Tous nos sens sont en éveil ! Si cette situation se poursuit, il arrive que, par un mécanisme encore mal connu, l’organisme finisse par considérer qu’une cause interne est à l’origine de l’alerte. Et cette cause est le plus souvent identifiée comme étant la peur elle-même ! Un cercle vicieux s'établit alors que l’on nomme « la peur de la peur » !


A présent, cette simple émotion est susceptible de générer, en boucle, des manifestations qui bien sûr ne font que l’attiser. Les paroxysmes de ce phénomène sont ainsi, pour le pôle aigu, l’attaque de panique et pour le pôle grave (dans le sens long), l’anxiété généralisée.


En voici une description brève :


L’attaque de panique :


Elle se présente sous la forme d'une crise brutale et soudaine généralement dans des situations banales et le plus souvent en public. Les personnes qui en sont victimes ressentent des oppressions thoraciques, des palpitations, des dyspnées, des bouffées de chaleur etc...Une peur de devenir fou ou de mourir est souvent rapportée.


Les premières crises entraînent habituellement la peur d'une récidive. Ces personnes éviteront donc les situations identiques ou proches de celles qui ont été vécues lors des premiers traumatismes. L'attaque de panique évolue ainsi couramment vers l'agoraphobie.


L’anxiété généralisée :


Il s'agit d'un état assez stable et continu dans lequel le sujet sera préoccupé, pratiquement sans maîtrise et sans arrêt, par des ruminations et des idées de peurs et d'inquiétudes. Le plus souvent, ce sont des préoccupations concernant l'entourage immédiat.


Des situations simples comme le départ d'un enfant pour l'école ou la réception d'un facture importante au courrier du matin vont prendre des proportions dithyrambiques. L'enfant va-t-il se faire écraser? Tomber dans la cour de récréation et se briser le cou? Cette facture, comment la payer? La prochaine sera-t-elle encore plus importante? Cet état s’accompagne fréquemment de troubles somatiques ainsi que d’une détresse importante.


Alors soyons clair, de manière générale, ressentir de la peur et de l’anxiété n’est pas un facteur maladif en soi. Bien au contraire. Tout le monde et chacun en particulier ressent une certaine dose de ces émotions. Enfants, adolescents, adultes, femmes, hommes, sans distinction. L’anxiété, elle aussi, est un phénomène vital de portée éducative et évolutionniste.


En raison de son besoin immanent d’être surmontée et des ressources physiques, intellectuelles, inventives voire artistiques qu’elle mobilise à cette fin, l’anxiété nous pousse en avant et nous permet d’en faire plus et souvent mieux. Ce n’est pas un hasard si nos entreprises modernes ont institué des systèmes anxiogènes (créant de l’anxiété) pour stimuler notre performance. C’est ainsi que fleurissent les emplois précaires et les politiques de management dites « sous pression».


Cependant, au-delà d’une certaine limite comme nous l’avons vu, variable selon les individus, elle peut devenir un obstacle, un problème, une maladie.

Les études de ces dernières années établissent que 20% de la population est touchée par des troubles de l’anxiété, c'est-à-dire qu’elle en souffre un peu à beaucoup.


Ces troubles anxieux ont été classés en catégories distinctes afin de permettre une meilleure reconnaissance de ses différents visages et une thérapeutique plus efficace . Il est cependant rare de trouver chez quelqu’un l’une de ces dénominations de façon isolée.

Le plus souvent, plusieurs d’entre elles sont combinées dans des proportions extrêmement variables.


Voici les plus reconnues :

-le trouble panique

-l’agoraphobie

-les phobies simples ou spécifiques

-la phobie sociale

-les troubles obsessionnels compulsifs (toc)

-l’état de stress post-traumatique

-l’anxiété généralisée


Si l'anxiété est assez proche de la peur et mobilise les ressources nerveuses, nous pensons que l'angoisse est un sentiment beaucoup plus viscéral et inconscient à la fois.

En quelque sorte la partie émergée de l'iceberg surplombant les manques et les conflits pulsionnels. Son ressenti, plus subjectif et propre à chacun, fait fréquemment intervenir des troubles psychosomatiques.



Le stress ( habituel ou chronique )


C'est un concept récent (apparu dans les années 50) qui désigne la réponse de l'organisme à un agent d'agression ou à un traumatisme quelconque. Dans le langage populaire, l'agent stressant (l'agresseur) et la réponse sont confondus dans le mot "stress".


Il s'agit concrètement de ce que l'on ressent lorsque l'organisme tente de s'adapter à une situation nouvelle qui menace peu ou prou son équilibre.

L'anxiété est une réponse courante de stress (ou au stress).


Les thérapies cognitives et comportementales sont fondées sur l'apprentissage de nouveaux comportements, à partir de l'élaboration de pensées plus adéquates : il s'agit de réussir demain, ce dont on se croit incapable aujourd'hui et que, de ce fait, on a raté hier.


La pratique repose en partie sur l'analyse fonctionnelle du problème, avec la mise à jour des déclencheurs, des monologues intérieurs y afférents, et bien sûr des comportements "compulsifs".


Puis sur l'élaboration d'objectifs, qui consistent essentiellement en un certain nombre de tâches précises à accomplir. Ce qui sous-entend pour le patient de se mettre en situation stressante.


D'où un autre principe essentiel aux TCC : un contrat ou une collaboration active entre les deux parties, qui permet d'évaluer ce que le patient peut accepter. Il n'y a pas d'obligation donnée par le thérapeute.


La première séance est consacrée à l'écoute du problème du patient.


La suivante repose sur la description détaillée des cognitions et du comportement associé aux multiples situations du quotidien : à quoi pense-t-on quand on se réveille ? le petit déjeuner avant ou après la douche ?..

L'objectif est avant tout d'établir une liste des moments les plus angoissants.


Trois ou quatre séances plus tard, le thérapeute et le patient élaborent ensemble un contrat, avec des tâches à accomplir (dîner dans un lieu public, prendre l'ascenseur) selon un agenda précis, dans le but de modifier progressivement le comportement.


Le thérapeute s'implique : il pose des questions, conseille et éclaircit les points qui peuvent aider son patient à comprendre son trouble et à trouver des solutions pour en sortir.


Les séances suivantes traitent des difficultés que rencontre le patient, et d'un réajustement éventuel.


Dans certains cas (les phobies), une séance de relaxation est nécessaire pour parvenir à une désensibilisation de l'objet de la peur. Chaque séance est différente de la précédente, puisqu'il s'agit à chaque fois de progresser un peu.


Les Thérapies Comportementales et Cognitives se distinguent ainsi des autres psychothérapies par certaines caractéristiques :


* la relation thérapeutique est d'un style particulier avec un thérapeute comportementaliste : dialogue interactif et chaleureux;

* l'accent est mis sur les causes actuelles du comportement-problème, en parallèle avec les causes inconscientes;


* le changement à court terme et durable du comportement est considéré comme un critère majeur de réussite de la thérapie;


* les procédures de traitement sont décrites objectivement ( fiches écrites, exercices concrets et détaillés ...) ;



Le thérapeute comportementaliste adopte un style nouveau, particulièrement apprécié par les patients.

Ce style est très différent de l'image ancienne du "psy" classique, froid, distant, souvent muet ou au contraire pratiquant un langage ésotérique.


Le thérapeute comportementaliste adopte un style :


* interactif : pendant une séance, il explique, pose des questions et répond à celles du patients ;


* pédagogue et explicite dans ses interventions : le langage utilisé est limpide, les explications sont compréhensibles ;

* collaboratif et égalitaire : il s'agit de déterminer, en collaboration avec le patient, des objectifs concrets et réalistes et les techniques pour y parvenir.


Rien n'est imposé mais tout est discuté et proposé au patient !


Le rôle du thérapeute est d'aider son patient à atteindre les buts réalistes que le patient s'est lui-même fixé.

Les indications sont très vastes, et recouvrent tout le champ de la pathologie mentale.


Elles sont adaptées au sujet adulte, à l'enfant, à l'adolescent et à la personne âgée.


Le thérapeute peut utiliser de nombreuses techniques qu'il choisira en fonction du patient et des résultats publiés dans les revues spécialisées pour le traitement de troubles similaires.


Les techniques comportementales comprennent la désensibilisation systématique, plusieurs types d'exposition, le conditionnement opérant, l'apprentissage par imitation, l'affirmation de soi, démarche de résolution de problèmes.


Certains thérapeutes TCC peuvent également proposer des méthodes thérapeutiques telles que la PNL, l'hypnose Ericksonienne, l' EMDR, des méthodes de coaching mental, la psychologie généalogique, des mises en situation concrètes ( en extérieur ) ainsi que de la zoothérapie ( thérapie par médiation animale ) comme je le propose et l'explicite dans un post dédié à ce sujet.



En situation clinique, un comportementaliste considère qu'un comportement inadapté (par exemple une phobie) a été appris dans certaines situations, puis maintenu par les contingences de l'environnement.


Aux techniques comportementales se sont ajoutées les approches cognitives, qui considèrent non plus le seul comportement observable, mais aussi les idées que se fait l'individu à propos de lui-même et de son environnement.


Les thérapies comportementales et cognitives ne résolvent pas tous les problèmes rencontrés dans la vie quotidienne, mais elles ont fait la preuve d'une efficacité supérieure dans un certain nombre de troubles.


Cette efficacité a été vérifiée scientifiquement par des études rigoureuses et indiscutables. Ce souci d'évaluation, similaire à d'autres disciplines scientifiques, explique l'intérêt croissant pour les thérapies comportementales et cognitives.


Les patients trouvent une aide à leur souffrance et une approche thérapeutique fiable, dont la durée est parfaitement délimitée, sans que la thérapie s'éternise sur des années pour un résultat concret !





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