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Définition
Le terme de Zoothérapie provient des pays anglo-saxons, le Canada notamment où cette pratique thérapeutique est courante pour régler nombres de problématiques psychologiques du quotidien .
On parle aussi de Thérapie par assistance de l'Animal ( TAA ) pour définir ce type de suivi thérapeutique créé vers 1953 par un psychiatre américain M. Levinson qui, le premier, a eu l'idée d'intégrer, à ses séances habituelles de psychologie, ses propres animaux de compagnie, son chien d'abord, puis son chat .
En effet, il a réalisé que l'animal pouvait devenir un merveilleux médiateur entre lui et ses patients, notamment quand la communication devenait trop difficile, laborieuse, douloureuse , que les patients "restaient bloqués" dans l'expression de leurs émotions.
L'animal a pu l'aider, l'assister, le seconder en facilitant la communication, en détendant le patient, ce qui a permis aux autres professionnels de la psychologie de comprendre le rôle essentiel de "la triangulation" ( thérapeute/patient/animal ) et de l'employer à leur tour lors de leurs séances thérapeutiques.
Cette découverte a fait de nombreux émules dans le monde entier et un nouveau terme, la zoothérapie a été utilisé, faisant souvent oublier, malheureusement, qu'il s'agit avant tout d'une Thérapie , donc un suivi des êtres humains , par médiation animale .
L'animal n'étant qu'un "outil thérapeutique" utilisé par le thérapeute dans un but de travail bien défini au préalable.
Effectivement, depuis bien longtemps, on connaît les bienfaits psychologiques de l'animal sur la santé physique de la personne.
Il suffit, pour s'en convaincre, de regarder le succès des "Bars à chats", que ce soit au Japon comme dans de nombreux autres pays , qui développent le concept de la "ronronthérapie".
Scientifiquement, il est certain que la compagnie apaisante d'un chat fait baisser le rythme cardiaque, ce qui est excellent pour les personnes souffrant d'hypertension , ainsi que le taux de cortisol ( hormone du stress ) dans le sang.
A l'inverse, il augmente le taux de sérotonine ( hormone du bien être , de la bonne humeur ) et de l'ocytocine ( hormone de l'attachement ).
Par conséquent, l'animal modifie l'environnement global dans lequel il évolue et favorise l'établissement de liens sociaux et émotionnels : plus détendus, les gens communiquent mieux entre eux, échangent d'avantage, extériorisent leurs émotions, ressentis et points de vue ( osent plus affirmer leur personnalité ), sont moins agressifs, "sous tension".
Pour conforter cette conviction, des études scientifiques ont été menées sur des souris de laboratoire, qui deviennent stressées ( alors qu'elles ne l'étaient pas auparavant ) dès qu'on les place dans une cage où se trouvaient déjà des souris stressées.
De plus, les bienfaits psychologiques de l'animal se font également sentir au niveau de la santé mentale et émotionnelle.
Beaucoup de témoignages de patients vont en ce sens :
" Au moins, l'animal ne juge pas . Il nous accepte tel que l'on est : peu importe que je sois laid, gros, vieux, pauvre, malade, inculte...
Son amour est inconditionnel : il ne demande rien en retour et je peux donc être "moi -même" sans tenir une posture particulière. je n'ai pas à "faire semblant".
De plus, il est franc, direct, spontané, "sans filtre" ( donc authentique ), ni "masque social" et peut-on en dire autant de tous ceux qui nous entourent, quel que soit le domaine concerné ?
L' animal ne nous décevra jamais, ne nous trahira pas, ne nous laissera pas tomber : il sera toujours là pour nous car il cherche juste de l'amour, de l'affection, du respect, de la considération de notre part .
Et il nous le rend au centuple par sa fidélité indéfectible, son dévouement sans borne et son amour infini "
La thérapie par médiation animale est donc une thérapie, donc un traitement spécifique, utilisant l'animal de compagnie ( chiens, chats, chevaux, NACs, animaux de ferme...) comme un médiateur à l'efficacité émotionnelle certaine.
Plan thérapeutique : cas concret
Prise en charge d'une jeune personne de 21 ans , Mélanie ( nom modifié ), diagnostiquée schizophrène, et souffrant d'un handicap physique dans un centre canin de la région.
Des séances de zoothérapie ont été pratiquées avec elle avec une présentation préalable des différents chiens présents dans le centre, leurs spécificités et différences, leurs besoins respectifs.
Un parallélisme est régulièrement fait entre les comportements problématiques et souffrants, pour lesquels Mélanie est suivie en thérapie ( addictions, dépression, agressivité, scarifications et conduites "à risque" , troubles du comportements alimentaires, agoraphobie ,manque de confiance en soi et d'estime de soi... ) et les attitudes spontanées des chiens évoluant sous ses yeux .
Un plan thérapeutique précis, des objectifs concrets ont été établis avec elle : améliorer ses rapports familiaux, sociaux, comprendre et maîtriser le flot d'émotions qui la submerge au quotidien, sortir peu à peu de ce "renfermement sur soi" , de cette mésestime d'elle-même qui l'envahit constamment.
Durant sa première séance de zoothérapie, le thérapeute lui explique la faculté naturelle du chien à ne pas juger la personne qu'il a devant lui : elle pourra donc " se lâcher" , être elle-même sans se cacher sous " de belles apparences", dire vraiment '" tout ce qui lui passe par la tête", sans forcément contrôler ses faits et gestes comme ses propos.
L'idée est que le centre canin devienne, à ses yeux, un lieu d'expression totalement libre, un "bol d'air", un espace de liberté émotionnelle dans lequel elle puisse, enfin, s'épanouir , reprendre confiance en elle et s'estimer d'avantage ;
Quand elle est arrivée pour sa seconde séance, les chiens l'ont tout de suite reconnue et fait la fête, ce qui lui a permit de comprendre qu'un attachement affectif avait été créé et qu'elle pouvait être "importante aux yeux" des autres, à savoir ces êtres vivants.
Cette révélation a, séances après séances, restauré sa confiance en elle-même et l'estime de soi, surtout quand elle a pris conscience que jouaient entre eux des chiens jeunes comme vieux, des chiens en bonne santé comme des "éclopés de la vie" ( maltraités par d'anciens maîtres, abandonnés,...), des grands comme des petits , des expressifs comme des timides...
Dès la troisième séance, sans s'en rendre compte, Mélanie qui ne souriait jamais , a fait une blague, a esquissé un sourire, se tenait " plus droite" et a même utilisé sa main droite, jusque là restée dans sa poche, bien "à l'abri des yeux de tous " !
Ses relations familiales se sont améliorées, de même que ses rapports à l'alimentation ( reprise de poids ), elle avait moins recours aux toxiques habituels ( médicaments, alcool...), elle était beaucoup moins agressive. Des envies de sortie ont fait leur apparition, pour le plus grand bonheur de son entourage.
Effets thérapeutiques
Grâce à la médiation animale, le patient, quel que soit son âge, ose librement parler de ses ÉMOTIONS, ses ressentis, ses envies, ses besoins, mais aussi de ses COMPORTEMENTS "dits déviants ou inadaptés" ( addictions, TIC, TOC, phobies, accès de colère, violence,...) alors que jusqu'ici, face à son seul thérapeute, il n'osait pas aborder un tel sujet "épineux", parfois tabou ou honteux.
La simple présence réconfortante de l'animal a nettement amélioré son sentiment général de mieux être, a réduit son stress et les manifestations physiques de celui-ci ( palpitations, somatisations diverses, anxiété généralisés, crises de panique, de tachycardie...) mais aussi les manifestations mentales et émotionnelles ( dépression, culpabilité, complexes, manque de confiance en soi, d'estime de soi et d'affirmation de soi, pensées obsessionnelles, ...)
Ainsi, des personnes souffrant d'un handicap physique parviennent, séance après séance, à accepter leur corps, à retrouver un équilibre physiologique et psychique ; tout comme celles atteintes de troubles du comportement alimentaire ( surpoids, anorexie, boulimie, hyperphagie... ) prennent en compte les "contours réels de leur corps" et atténuent nettement leurs problèmes de dysmorphophobie ( complexes...).
De même, les personnes souffrant d'un trouble du spectre autistique (TSA) accèdent, par le biais de l'animal, à un "meilleur canal de communication" qu'avec l'être humain ( ses parents, son thérapeute, son entourage... ) car ils n'utilisent pas nécessairement le langage verbal pour "se faire comprendre" de l'animal.
En effet, l'absence de communication avec les personnes de leur entourage habituel les frustrent énormément et amplifient nettement leur mal être général. Ils s'expriment alors à travers des comportements jugés "inadaptés" ( accès de rage, de violence, crises, dépression, repli sur soi ...) qui sont souvent rejetés avant même d'en avoir compris le "sens logique" .
A contrario, au contact de l'animal, ils parviennent automatiquement à "réguler" leurs gestes, les adapter en fonction de la situation voulue, à canaliser leurs émotions, leurs pensées et sentiments, ce qui a pour principal effet d'accroître notablement leur confiance en eux , l'estime d'eux-mêmes et l'affirmation de leur personnalité .
Également, les personnes souffrant de dépression ressentent, lors de ces séances de zoothérapie, une impression d' "évasion mentale" ( témoignage d'une patiente ), une évolution de leurs pensées négatives, voire suicidaires, en observant le comportement très spontané de l'animal , ce qui leur permet une prise de recul salutaire, une certaine "relativisation" de leurs problèmes du quotidien, une détente visible de tout leur être ( rires, sourires, humour,...).
Effectivement, grâce à sa faculté innée de "vivre pleinement dans l'instant présent", sans penser ni au passé ni au futur, l'animal possède cette merveilleuse capacité qui fait cruellement défaut à bon nombre de personnes, submergées par un quotidien trop chronophage, anxiogène, qui " met trop de pression" . Les difficultés à faire face aux injonctions sociales qui leur demande toujours plus et leur imposent d'être de plus en plus performants, dans des domaines de compétences toujours croissants, sont affrontées avec d'avantage de sérénité et une déculpabilisation certaine.
Enfin, les personnes en EHPAD, maisons de retraite ou de repos préfèrent souvent s'adresser à l'animal car ils n'ont "plus confiance " en l'être humain, s'en méfient trop, pour diverses raisons, et leur font donc "passer des messages", par ce médiateur, qui sont indirectement adressés à nous-mêmes ( thérapeute, enfants ou parents, entourage, soignants...).
Ainsi, quand une personne âgée nous affirme que "le chien est triste aujourd'hui ou qu'il est fatigué", elle veut nous exprimer son état d'esprit du moment, son sentiment de malaise émotionnel, voire son sentiment de dépression, de solitude, de tristesse intérieure.
Dans ce cas, l'animal est un parfait médiateur entre elle et nous, ce qui démontre parfaitement que s'effectue un phénomène de PROJECTION ÉMOTIONNELLE entre le patient et l'animal.
Une expérience tirée d'une situation réelle est retranscrite dans ce merveilleux film de 2019 nommé NEVADA, où des détenus "ultras-dangereux" et condamnés pour de très grandes peines, ont vu leur quotidien totalement bouleversé avec la construction, contre leur prison, d'un ranch avec des chevaux "dits indomptables", de purs mustangs.
Chevaux et êtres humains se sont mutuellement apprivoisés jusqu'à créer des liens si forts qu'ils ont complètement modifié les pensées et comportements de ces prisonniers, devenus alors plus calmes, plus sereins, moins agressifs, violents...
Ceci témoigne de l'important pouvoir de la médiation animale sur l'être humain et des innombrables perspectives qu'elle permet dans le traitement et le suivi thérapeutique.