Découvrir son « profil émotionnel »
Le « profil émotionnel » est une des caractéristiques de notre « personnalité » ( il est donc propre à chacun d’entre nous ) et regroupe l’ensemble des émotions prévisibles chez nous quel que soit le contexte ou les événements, notre « façon de ressentir » les choses est souvent la même, ou assez « stable » .
Ainsi, en psychologie générale, on distingue deux grands types de profil, qui vont de paire et se complètent : l’extraversion/ l’introversion et l’hypersensibilité
Ce trait de personnalité, appelé hypersensibilité, bien connu du grand public, fait partie d’un concept très précis en psychologie, appelé le neurocitisme, qui se définit comme « une personne ressentant très régulièrement et/ou très fortement de nombreuses émotions négatives ».
Les personnes hypersensibles sont donc plus facilement nerveuses, en colère déprimées, anxieuses, stressées…que la moyenne car elles souffrent d’un manque de stabilité psychoaffective et/ou matérielle, d’estime d’elles-mêmes, de manque de confiance en soi, elles vivent des émotions plus rapidement fluctuantes, variantes, changeantes (un jour, de bonne humeur…le lendemain, de mauvaise !) ce qui les fait vite passer du stade de la tristesse à la colère, de la colère à l’anxiété, du stress au découragement, etc…
Souvent, elles sont très sensibles aux stimuli extérieurs tels que le bruit, le stress ou la faim ...et s’ « évaluent » mal, ayant une vision peu claire de leurs propres ressentis ou sensations (d’où leur impression constate de « se sentir perdus, confus ! »
Ces personnes n’ont pas forcément vécu une enfance particulièrement « difficile ou traumatisante », ni subi plus d’épreuves ou de « coups durs » dans l’existence que les autres…mais ont simplement un « seuil de tolérance » aux émotions négatives beaucoup plus bas que la moyenne, ce qui explique le fait que les hypersensibles font tout pour « éviter » les conflits, les débats, les problèmes, cherchant toujours à « arrondir les angles » ou à s’effacer !
Plus sensibles que les autres, les hypersensibles sont en général plus passionnés, plus imaginatifs, plus créatifs, ayant un « monde intérieur » très riche et très complet, sont plus empathiques et intuitifs que la moyenne … Normal qu’on les retrouve souvent dans des professions « dites sociales » ( assistante de vie, psy, assistante sociale, infirmière, médecin, travailleur dans l’humanitaire, vétérinaire, etc…) ou des professions « dites créatives » ( acteur de théâtre, de cinéma, peintre, sculpteur, écrivain, journaliste, danseur, musicien, etc…)
Une personne extravertie éprouve davantage d’émotions positives que la moyenne…mais surtout dénie les émotions négatives ( dit souvent « Tout va bien chez moi, dans ma vie ! Il n’y a pas de problèmes ! » car elle fait preuve d’une très grande immaturité émotionnelle ( qui s’améliore parfois…parfois pas…avec l’âge !!! ) en manifestant souvent, dans leur vie de tous les jours, de l’insouciance, une « constante bonne humeur », une « énergie à revendre », une envie de « toujours partir au combat », d’être « dans l’action ».
Pas étonnant alors qu’elle paraisse, aux yeux des autres, comme exubérante, « difficile à suivre » tant elle court « à droite et à gauche », sans jamais se reposer, qu’elle n’arrive pas à « tenir 5 minutes en place » : elle est constamment dans l’ACTION plutôt que dans la REFLEXION !!!!
C’est tout l’inverse avec une personne introvertie vu qu’elle est davantage « repliée sur elle-même », inhibée, fuyant parfois le regard des autres, la confrontation directe, la présence parfois de ses semblables (dans des cas extrêmes heureusement ! ), qui aime les « choses prévues d’avance », la planification ( car elle la rassure ! ), l’organisation précise, le perfectionnisme dans ses pensées et comportements.
Elle est souvent très mature psychologiquement (enfant, elle était souvent « en avance sur son âge !...), très réfléchie, observatrice ( dans une discussion, elle observe plus qu’elle ne parle ! ), souvent « fine » dans ses analyses ou interprétations, calme, posée, ne craignant pas la solitude ( à certains moments ! ) car ne redoute pas de se « retrouver seule avec soi-même » pour faire une « introspection » générale.
Ce n’est pas étonnant alors que cette personnalité là soit ouverte d’esprit, aie le sens du respect, du partage, de l’écoute ( des valeurs fondamentales pour faire d’elle une parfaite « meilleure amie »…cf fiche ), soit à même d’entreprendre une « étude sur soi-même » par le biais de thérapies-psy, de médecine dite « parallèle » (kinésiologie, acupuncture, réflexologie plantaire, etc…), d’exercices « naturels » (yoga, sophrologie, arts martiaux, etc…).
Découvrir son « style émotionnel »
Dans notre manière personnelle de « ressentir » les événements extérieurs, d’ « interpréter » les choses de telle ou telle façon, on utilise, ce qu’on appelle en psychologie, un style explicatif (ou style attributionnel, c’est pareil !) qui se divise en 2 : l’optimisme / pessimisme et les causalités externes /internes
Ces deux « styles » remontent à très loin puisqu’ils proviennent de notre toute petite enfance, et se sont « incrustés » en nous, peu à peu, années après années, sans qu’on n’y puisse grand chose, malheureusement !...
On parle alors de schémas émotionnels du passé pour qualifier toues ses remarques de nos parents, leurs attitudes, comportements…bref, tout ce que l’on a pu VOIR et ENTENDRE chez nous qui laisse, au plus profond de notre cerveau ( dans la mémoire émotionnelle pour être précise !), des traces émotionnelles très tenaces, profondes et résistantes ( malgré nos années qui avancent…elles sont toujours là !!! ).
Ces schémas émotionnels entraînent alors un « conditionnement mental » ( plus ou plus voulu ou marqué selon les familles !..) auquel personne ne résiste !!! Au moins, le fait de savoir cela nous « déculpabilise » car on est TOUS PAREILS, TOUS VICTIMES de notre propre mode d’éducation (secure/insecure) qui nous a rendu « dépendant » du « style émotionnel » de nos parents : si celui-ci était plutôt optimiste ( faculté de voir le « bon côté » des choses), on a des chances de l’être nous aussi alors que s’il était pessimiste, il n’est pas étonnant, qu’une fois devenu adulte, on voit toujours tout en noir ou le « mauvais côté » des choses !
Dans ce dernier cas, celui du pessimisme, on parle en psy, du concept d’impuissance apprise, d’abord découvert par des scientifiques sur les animaux, puis développé à l’homme dans les années 80.
Ils ont fait subir à un groupe d’hommes et de femmes un bruit violent qu’ils n’avaient aucun moyen de faire cesser ( ils étaient donc totalement en position de « victimes impuissantes » !).Le lendemain, ce groupe est accompagné d’un autre groupe (dit « groupe de contrôle ») dont les membres n’ont pas été soumis, la veille, au bruit incontrôlable.
Ces deux groupes sont alors soumis au même bruit violent...mais cette fois, il y a un moyen concret (un bouton) pour le faire cesser ! Le « groupe de contrôle » a aussitôt utilisé le bouton pour stopper le bruit gênant alors que le premier groupe s’est « résigné passivement », marqué par l’expérience de la veille, et convaincu alors que leurs efforts pour « réagir » étaient vains et inutiles !!
Ainsi, on peut en conclure que le concept d’impuissance apprise génère obligatoirement des pensées négatives (abattement, impuissance, déprime, résignation…) et des comportements déviants (soumission, passivité, stagnation…) car penser que l’on est totalement impuissant, que ses efforts sont vains, que l’ « on ne peut rien y faire, rien y changer ! » entraîne forcément une démotivation à agir concrètement et représente un très puissant FREIN dans notre existence ( quel que soit le domaine …)!!!
■ Ainsi, le style pessimiste/optimiste découle directement de ces schémas éducatifs très anciens qui s’impriment en nous, nous « collent à la peau » et dont il est si difficile de se débarrasser vraiment ( on y parvient au bout de beaucoup de temps, d’efforts, de travail sur moi, de motivation, d’énergie !!!...).
Il résume notre « vision globale » des événements divers de toute une vie, c’est-à-dire, ce que l’on appelle généralement, nos « échecs » et « réussites » dans l’existence…Une personne optimiste qui échoue (quel que soit le domaine concerné) va vite s’apaiser, reprendre ses esprits, se calmer…alors que le pessimiste va de suite ressentir de la honte, des remords, des regrets, de la culpabilité…bref, toute une séries d’émotions et de sentiments qui vont inéluctablement le conduire à déprimer, voir « tout en noir », imaginer « le pire scénario » possible, etc…
En cas de réussite, la personne optimiste va automatiquement mettre l’accent sur sa réussite personnelle, ce qui va accentuer son estime de soi, sa confiance en soi, sa fierté ( et donc, va « flatter « son ego » )...alors que le pessimiste va rapidement « occulter » ce succès pour se focaliser plutôt sur des détails insatisfaisants à ses yeux, incomplets, inaboutis, ce qui lui fera dire « J’aurai pu mieux faire! » (normal…s’il n’a pas arrêté d’entendre la phrase « Tu aurais pu mieux faire ! » durant son enfance !!!...), « C’est de la chance si j’ai réussi ! C’est le pur hasard ! »
■ De plus, les notions de causalités externes/internes renforcent ce style interprétatif dans le sens où les causes exactes de tous les événements dans la vie dépendent directement de nous-mêmes (causalité interne) si nous pouvons agir concrètement sur elles, « faire quelque chose », intervenir plus ou moins fortement (statut personnel d’ACTEUR de sa vie ).
Alors que si nous sommes persuadés que nous ne pouvons « rien faire » sur ces événements, qu’il n’y a pas de possibilité pour nous de les modifier, de les transformer, d’intervenir ( statut perso de SPECTATEUR de sa vie !) car ils ne dépendent pas de nous mais des autres (amis, société, famille…), on parle dans ce cas de causalité externe !
Les personnes qui croient que les causalités sont internes, permanentes, générales, globales pensent alors que les choses sont contrôlables, qu’elles ont alors une réelle influence, un pouvoir d’action sur ces choses ; alors que les personnes croyant que les causalités sont externes, transitoires, spécifiques, particulières sont persuadées que les événements sont incontrôlables, qu’elle n’ont donc pas de réelle influence, pas de pouvoir d’action sur ces choses !
Le tableau ci-dessous résume ces propos :
STYLE OPTIMISTE | STYLE PESSIMISTE | |
ECHEC | Causalité EXTERNE (« C’était dur ! ») TRANSITOIRE (« J’étais pas en forme ! ») PARTICULIER (« Je réussis ailleurs ! ») | Causalité INTERNE (« C’est ma faute ! ») PERMANENT (« Ca n’ira jamais bien ! ») GENERAL (« Je suis nulle ! ») |
REUSSITE | Causalité INTERNE (« J’ai bossé dur !») PERMANENT (« Je suis doué ! ») GENERAL (« J’ai toujours bien réussi ! ») | Causalité EXTERNE (J’ai eu du bol ! ») TRANSITOIRE (« Ca ne va pas durer ! ») PARTICULIER (« C’est la seule fois ! ») |
Aborder le changement
Ayant pris conscience de l’influence essentielle de son « profil » et « schéma » émotionnel, il serait temps de voir comment on peut faire pour « composer » avec ces « éléments de départ » dans l’existence !!!!.....
En psychologie humaine, on a remarqué que nous utilisons, inconsciemment bien-sûr, diverses attitudes pour « pallier » au mieux les émotions négatives et surtout nos comportements déviants et pensées néfastes qui en découlent, qui sont :
■ L’évitement : moyen mis en place, en amont de la venue d’une émotion (avant qu’elle n’arrive !), afin d’éviter qu’elle ne survienne !....à la différence de l’affrontement : confrontation directe avec ses émotions une fois qu’on est submergé par elles !
Le premier moyen utilise l’anticipation tournée vers le futur alors que le second privilégie l’instant présent !
Ce qui nous pousse à éviter des lieux, des situations, des personnes…susceptibles de nous mettre en colère, de nous rendre tristes etc …c’est la croyance intime que nous serons incapables de surmonter l’émotion provoquée une fois qu’elle sera là, en nous !
Eviter de telles situations est toujours utile quand l’émotion est surreprésentée (qu’elle se produit souvent, régulièrement et fortement) car éviter la venue d’une émotion (qu’on sait négative par avance, par expérience) permet de « voir les choses autrement », de rester « moins focalisé » sur le problème, de « s’aérer la tête » !
Par exemple, plutôt que de s’angoisser inutilement devant son ordi pour y voir les résultats de son bac, on conseillera à ce lycéen de passer l’après-midi dehors, avec des amis, d’aller faire du sport, d’aller au cinéma……
Un excellent moyen d’évitement émotionnel est résumé dans cet exercice comportemental qu’on propose souvent aux patients désireux de « changer les choses » et dont je vous livre les consignes :
Essayez de relier entre eux les 9 points ci-dessous par 4 lignes…mais sans JAMAIS relever le stylo de la feuille !!! Le résultat sera à commenter avec son psy !!....
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La « solution » ce problème mathématique (comme dans tout problème dans la vie !!) vient directement de vous-même et de votre « vision » des choses, de votre « esprit » d’analyser une situation de départ (qui semble figée et « indéboulonnable ») afin de contourner habilement la difficulté et pouvoir alors avancer, trouver des « portes de secours », des « issues » bénéfiques !!!!!
Une fois que l’on a cette « solution » (toute « bête » et largement à votre portée !!!!...), il est alors impossible pour nous de retourner dans les « méandres émotionnels », de se laisser envahir sans réagir, de garder ce statut de « victime impuissante » puisqu’on vient d’expérimenter tout le contraire.
C'est nous qui avons agi sur les choses, qui les avons dominées, maîtrisées, contrôlées et dépassées !!! Nous nous sentons alors PUISSANTS et INVINCIBLES…prêts pour un « prochain combat », certains que nous le gagnerons une fois de plus !!!
■ La révision des pensées est un moyen de « changer, modifier » ses opinions, points de vue, pensées, sentiments à propos de telle ou telle émotion, qui nécessite obligatoirement, une préparation préalable et un « bon entraînement » pour se familiariser à l’exercice…et faire qu’il nous devient, peu à peu, totalement naturel !
La technique alors le plus souvent employée est celle du » détournement volontaire de son attention » sur un autre aspect ou point particulier de la situation à laquelle on se trouve confronté. Par exemple, si lors d’un dîner, je suis au milieu de personnes dont certaines vont m’énerver, m’agacer, me déplaire…je vais alors tout faire pour me focaliser sur les personnes qui me plaise, que je sais d’agréable compagnie afin d’échanger uniquement avec ces « bonnes » personnes (pour moi) et « faire abstraction » des « mauvaises » .
On peut également avoir recours au « re-étiquetage émotionnel » dont le but est d’attribuer une autre signification, une autre analyse, interprétation que celle de départ, à la situation qu’on est en train de vivre et qui va obligatoirement provoquer des émotions chez nous.
Ainsi, face à une collègue de travail qui nous fatigue, nous « tape sur les nerfs », nous insupporte, on peut se dire que « si cette femme agit ainsi, c’est qu’elle doit être bien malheureuse dans sa vie de tous les jour, qu’elle manque cruellement de confiance en elle, qu’elle est frustrée et aigrie par l’existence…ce qui fait d’elle une personne plus à plaindre qu’à blâmer »….
Cette technique est particulièrement recommandée pour les gens timides ( pour s’exprimer en public ou au téléphone !) à qui on conseille d’imaginer son interlocuteur direct ou indirect ) dans une situation « désacralisée » : si vous êtes gênée de passer un appel à votre patron, imaginez-le en petite tenue ou dans une position « rigolote » pour le « faire redescendre » du piédestal où vous l’avez posé, le « remettre à votre niveau », le « rendre plus accessible », humain et ayant, lui aussi comme vous, des failles et des faiblesses.
■ La restructuration cognitive (de la cognition = de la pensée) est une technique visant à remettre en question les pensées qui nous traversent l’esprit (suite aux émotions ressenties), de façon souvent spontanée et automatique, et qui se déroule en plusieurs étapes que nous allons dérouler ci-dessous à travers l’exemple de la tristesse ( même processus pour toutes les autres émotions ) :
- Identifier au plus juste les pensées qui nous envahissent (qui ressemblent souvent à un vrai « scénario catastrophe » !), du style « Je suis nulle, je n’arriverai jamais à rien dans la vie alors que tous les autres, autour de moi, réussissent leur existence sur le plan professionnel comme familial et/ou amoureux ! »
Pour vous aider à faire cette « identification de précision », on conseille d’établir le tableau suivant :
FAITS CONCRETS : Je téléphone à une amie pour qu’elle m’écoute car je n’ai pas le moral…mais elle écourte la conversation car elle est très occupée
EMOTION : Après avoir raccroché, je me sens triste !
PENSEES : Je n’aurais pas dû l’appeler, je ne peux pas compter sur elle (ni sur personne d’ailleurs), je ne l’intéresse pas car seule sa petite personne lui importe !
Evaluer, en donnant un chiffre de 1 à 10, l’intensité de votre émotion (tristesse évaluée à 7 !) et donner un pourcentage quant à votre pensée ( je crois à 30% que mon amie n’est pas fiable, qu’elle ne s’intéresse pas à moi !).
Maintenant, faîtes le calcul de façon mathématique et rationnelle : pour une émotion à 7, je devrais forcément croire mes propos à 70%...alors que ce n’est pas le cas (seulement 30% !).
C’est donc bien la preuve rationnelle que mon émotion n’est pas de 7 (comme je l’ai cru au départ !)…mais bien plutôt de 3 ..ce qui change tout, ce qui « relativise » bien des choses, et rien « moins alarmiste » ma situation de « détresse émotionnelle » .
Pour n’importe quelle situation de la vie quotidien, appliquez REGULIEREMENT ce petit exercice bien concret, afin de remettre les choses à leur « juste mesure » afin de ne pas vous « emballer » inutilement, sombrer dans la déprime (voire plus ..) alors qu’il n’y a pas forcément de raisons réelles à cela.
Emettre d’autres hypothèses afin d’envisager d’autres manières d’interpréter la situation.
Ainsi, si mon amie a écourté la conversation, c’était peut-être parce qu’elle devait gérer une « urgence plus sérieuse » (son enfant malade, une mauvaise nouvelle familiale, un gros problème à son travail, etc…)…ce qui « repositionne » fortement la « gravité » de notre propre cas (essentiel à nos yeux..mais pas tant aux yeux des autres )
C’est un excellent exercice, à pratiquer le plus souvent possible nous permettant de nous « décentrer de notre petite personne », d’ « ouvrir nos œillères » ( toujours tournées sur nous-mêmes ), élargir ainsi notre « champ de vision » et envisager la vie comme une série de « bons et mauvais coups du sort », un éternel va-et-vient de « bonnes et mauvaises » nouvelles, des épreuves sans cesse renouvelées…bref, un DEFI permanent que nous devons relever, tous les jours, en courbant momentanément le dos (sous le poids des « coups durs » ) mais en sachant, au final, relever la tête…pour repartir de plus belle, avec toujours la « rage au ventre » (dans le bon sens cette fois )
Utiliser des souvenirs anciens où, face à une situation semblable ou similaire, le « scénario » avait été positif et non catastrophique. Ainsi, la dernière fois, quand vous avez appelé votre amie, elle a pris du temps pour vous écouter, vous conseiller et vous réconforter…donc, ce serait un « procès injuste » que de l’étiqueter « mauvaise amie » en la jugeant sur ce dernier appel et en oubliant tous les autres où elle a était là à 200% pour vous et où elle a parfaitement remplie son rôle de « bonne amie »
Cette technique a l’avantage de ne pas vous focaliser sur l’instant présent en le généralisant à l’extrême (elle est comme ça aujourd’hui = elle est toujours comme ça !) car dans la vie, rien n’est « tout blanc ou tout gris », rien n’est jamais « figé jusqu’à la fin des temps ».
Tout évolue toujours…et donc une situation prise au hasard (l’appel à votre amie) ne fait donc pas exception à cette LOI UNIVERSELLE DE L’EVOLUTION et de LA RELATIVITE : elle n’a qu’un TEMPS bien précis (plus ou moins long…) car elle finit par évoluer, changer, se modifier, disparaître enfin (après un certain temps, vous ne vous sentirez plus triste..car vous aurez réfléchi, vous vous serez calmée, votre amie vous aura rappeler plus tard pour s’excuser et vous expliquer les raisons exactes de sa « distance » envers vous, etc….).
Le simple fait de PRENDRE CONSCIENCE, dès maintenant, de cette temporalité même de l’émotion (on sait que bientôt elle passera, en moyenne après 90 secondes...) nous rassure, nous apaise, et nous donne encore plus de force, d’énergie, de combativité pour résister ferme pendant les « coups durs » tel un capitaine sur son bateau en pleine tempête qui affronte, la tête haute et les épaules solides, des vagues déchaînées en attendant la prochaine accalmie et des flots plus sereins.
Utiliser la technique de l’enquêteur de police, c’est-à-dire comme sur une scène de crime où il faut relever le maximum d’indices possibles pour trouver le coupable, partir à la recherche de toutes les informations envisageables afin d’essayer de corriger vos fausses croyances »
Dans notre exemple ci-dessus, renseignez-vous auprès d’autres personnes pour savoir si « rien de grave » n’est arrivé à votre amie ; dans votre tête, refaites le déroulement précis de vos anciennes entrevues avec elle (avez-vous dit quelque chose qui l’aurait vexé, blessé, mis en colère ?...) ;
essayez de calculer le nombre exact de « renvois d’ascenseur » ( je suis là pour toi = tu es là pour moi !) pour voir s’il est équilibré ou pas ;
tentez de comprendre les raisons exactes (et non « apparentes ») de votre tel besoin momentané d’être écoutée, « dorlotée, chouchoutée » ( à coup sûr : trop grande dépendance affective ),etc…
Ce simple « entraînement mental », qui prend un certain temps, va automatiquement faire baisser l’intensité de l’émotion ressentie (du 7 de départ…on redescend à un 4/5 ) et il est donc bon de l’appliquer aussi souvent que possible, quelle que soit la situation envisagée (au travail, dans son couple, avec ses enfants….)
■ La modification comportementale est enfin une étape clé de tout changement dans nos « schémas émotionnels » !...car nous sommes tous dans une société, c’est-à-dire dans un monde interactif (où les individus communiquent entre eux, échangent…), et ce que nous faisons concrètement rejaillit automatiquement sur autrui.
C’est l’effet-papillon dont parlent certains scientifiques : un battement d’aile sur une partie du globe provoque une onde de choc qui peut conduire à un séisme à l’autre bout de la terre.
En effet, nous ne sommes pas des OBJETS sur lesquels on peut déverser sa colère, sa haine, sa tristesse…. sans que l’on réagisse, et en toute impunité…mais bien des SUJETS à part entière, qui ont donc tout autant le droit que n’importe qui, de réagir, de contester, de « râler », d’exprimer ce qu’il ressent, etc….
Ainsi, on propose souvent aux personnes « bloquées » dans les changements concrets à mettre en place au sein de leur quotidien, de procéder selon les étapes ci-dessous :
Lister les personnes avec lesquelles vous avez l’impression de SUBIR (leur froideur, leur harcèlement, leurs moqueries, leur dédain…) et déterminez pour chaque ce que vous lui reprochez très exactement.
Lister votre comportement habituel face à telle ou telle personne et écrivez le « comportement nouveau » que vous allez essayer d’adopter la prochaine fois que vous verrez cette personne ( comme un défi que vous vous lancez à vous-même ).
Mettez en application ce défi…et notez l’impact que ce « changement d’attitude » a eu sur cette personne : vous en retirerez alors une fort sentiment de puissance à son égard ( ce qui inversera la position habituelle de dominant/dominé ) et la conviction que, dorénavant, ce sera VOUS le « maître du jeu » .