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Les relations parents enfant : les comportements problématiques chez l'enfant

Photo du rédacteur: Patricia OrtizPatricia Ortiz



Bien des parents sont déconcertés par le comportement de leur enfant, constatant qu’il « pose problème », dans la vie quotidienne, que ce soit au sein de la famille ou dans la société.

Ainsi, l’existence de tous les jours se retrouve profondément altérée et les bons côtés de la relation parent-enfant a malheureusement disparu au profit des tensions, des conflits, des contrariétés et remontrances.


L’enfant qui s’oppose ou refuse les règles qu’on lui impose, explose et provoque son entourage ( parents ou autres ), en s’installant durablement dans ce « mode de communication perverti »…Le principal danger, outre le fait que ce genre d’attitude enfantine est très difficile à supporter et à subir, est que l’enfant se retrouve « pris à son propre piège », tel l’ « arroseur arrosé », car, sans s’en rendre compte, il s’est lui-même enfermé dans ce type de schéma comportemental…et l’habitude, le temps passant, la répétition jouant, il lui est d’autant plus difficile de s’extraire désormais de ce « cercle infernal », de cette « spirale dangereuse » qui le fait souffrir et l’étouffe.


Il faut donc, vous parents et nous autres spécialistes, lui venir en aide au plus vite, afin de « casser » ces rituels, ces habitudes néfastes, ces comportements problématiques ; « briser » ces chaînes de la routine et de l’enfermement psychologique dont le seul mode de fonctionnement se résumerait à de la violence, de l’agressivité, de la colère, des actes d’opposition ou de révolte !


Un comportement difficile peut s’installer insidieusement, tel un poison toxique, dans l’esprit et le corps d’un enfant, ce qui entraîne des perturbations à différents niveaux : alimentation bouleversée ; mauvaise gestion des émotions ; perte de contrôle de soi ; manque d’attention, d’écoute ou de concentration ; troubles psychosomatiques ; phénomènes d’addiction, de ritualisation ; crises de panique ou phobies multiples ; instabilité corporelle et perturbation de la coordination motrice ; sentiment de nervosité, d’irritabilité, d’impatience, d’incapacité ou de faiblesse ; difficultés dans les apprentissages ( lecture, écriture, graphisme) ; mode de communication problématique ( conflits, gestes de violence envers les autres ou soi-même…)


Ce type de comportement devient particulièrement gênant car, d’une part, l’enfant qui en est victime en souffre énormément, et d’autre part, s’instaure une situation de dépendance-exigence entre l’enfant et les adultes ( ses parents ou autres ), ce qui nuit réellement à la qualité de la relation. Ainsi, on arrive à la situation critique où l’enfant empiète gravement sur le « territoire » des parents, car sans le vouloir bien sûr, tous les comportements difficiles qu’il adopte et les conséquences désastreuses de ces derniers, perturbent les parents, les émeuvent au plus haut point, les bouleversent et modifient obligatoirement leur propre univers.


Certains spécialistes parlent même d’ « enfants tyrans » pour qualifier ces enfants qui exigent et réussissent à obtenir de leurs parents un changement radical de leur mode de vie, totalement centré désormais sur leur progéniture.

Pour ma part, je considère que le problème est plus vaste que cela et qu’il serait trop facile de rejeter l’entière responsabilité, soit sur les parents, soit sur l’enfant ! En réalité, la « faute » ne revient ni à l’un ni à l’autre : c’est tout simplement que, comme dans un ordinateur, il y a eu un « beug » dès le plus jeune âge de l’enfant entre lui et ses parents, ce qui a entraîné une incompréhension de chacun à comprendre l’autre, son mode de pensée et de fonctionnement.


Après tout, ce n’est pas si dramatique : il suffit juste de rétablir une connection saine entre ces deux univers pour les remettre enfin en contact, en fusion et en communication !

Grâce à des petits exercices pratiques, simples, facilement adaptables et devant être souvent répétés, on y arrive très bien !


 

Définition d’un « enfant difficile »


Un enfant est qualifié de « difficile » simplement à cause de l’influence négative qu’il exerce sur son environnement.

Le degré de difficulté d’un enfant provient essentiellement de la faculté de l’entourage ou du milieu ( familial, scolaire, social ) à « tolérer » l’enfant, « supporter » son ou ses comportements.


Il ne faut pas oublier aussi qu’un enfant jugé difficile dans un environnement A par exemple ( chez lui, avec ses parents) n’aura aucun comportement problématique dans un environnement B ( à l’extérieur, avec ses camarades de classe )…et pourtant, c’est toujours le même enfant dans ces deux cas !!

De plus, il faut prendre en compte l’importance de la tolérance d’un milieu par rapport au comportement de l’enfant, tout autant que la faculté d’adaptation qu’a ce dernier dans tel ou tel environnement.


Enfin, chaque parent réagit différemment au comportement de son enfant car si certains sauront supporter des écarts de conduite, jugés minimes ou anodins ; d’autres, réagiront plus violemment, de façon rigide ou intransigeante. Bien sûr, ces « réponses en retour » des parents seront capitales quant à la poursuite ou non du comportement problématique, sa pérennisation dans le temps, sa réapparition ou sa répétition successive, ce qui n’est pas sans conséquences évidentes sur la résolution ou pas du problème !


Tout comportement difficile peut survenir, de façon plus ou moins attendue, au cours du développement psychologique de l’enfant, ce qui est tout à fait normal et n’entraîne aucunes conséquences irrémédiables quant à son devenir personnel ! Effectivement, le développement mental d’un enfant comprend des « périodes », plus ou moins délicates et difficiles à gérer pour les parents, mais qui sont nécessaires à la construction normale de la personnalité enfantine. Ainsi, « dire Non à sa mère », s’opposer à elle, refuser la consigne qu’on nous donne, entrer en conflit avec ses parents….sont de simples manières, pour l’enfant, de se rassurer intérieurement, de se créer son propre univers, de se sentir «  à l’abri » de ce monde extérieur qui lui est imposé depuis sa naissance ( il n’a rien demandé à sa naissance…et il se retrouve plongé au cœur d’un « système » inconnu, étranger, bizarre, incompréhensible et dont il n’a pas les « clés » : il y a de quoi avoir peur, être « sur ses gardes » et dubitatif.


Les parents auront donc à gérer, avec beaucoup de patience, de calme et de sérénité, ces passages délicats de l’enfance qu’ils trouveront souvent bien déconcertants voire incompréhensibles, car eux non plus n’auront pas les « clés » du « langage intérieur » de leur enfant et pouvoir enfin rentrer en communication et en osmose avec lui. Ainsi, tel enfant charmant quelques instants auparavant pourra entrer dans une colère incontrôlable pour une frustration mineure par exemple, va taper, frapper ou mordre les autres, cherchera à provoquer autour de lui des réactions vives, de la part de ses parents au d’autrui. Cette soudaineté dans l’apparition de ce type de comportement problématique peut alors laisser les parents anéantis, impuissants, décontenancés voire gênés ou honteux face aux autres en société, c’est-à-dire dans une situation plus que délicate et inacceptable sur le plan de leur bien-être psychologique.

Ils ont l’impression de devenir les « victimes » de leur enfant, qui les « prend en otage », leur fait du chantage, leur joue la comédie, les manipule, leur ment, les contrôle…et cela n’est plus possible : il faut mettre un terme à ces agissements intolérables, dangereux et malsains !


En psychologie enfantine, on remarque qu’avant l’âge de deux ans, l’enfant est capable de répéter ou d’utiliser des comportements susceptibles de contenter son entourage et lui procurer du plaisir ou de la satisfaction.

Il pourrait donc sembler difficile de comprendre pourquoi ce même enfant peut, tout aussi bien, utiliser certains comportements entraînant le déplaisir de son entourage, l’énervement de celui-ci jusqu’à même son explosion de ressentiment ou de colère….


Or, il faut toujours garder à l’esprit que si l’enfant agit ainsi, c’est toujours à dessein et avec une très bonne raison : attirer toute l’attention ( de ses parents le plus souvent ) sur lui, pouvoir contrôler les autres en constatant qu’ils se préoccupent bien de lui, qu’ils sont attentifs à lui, qu’ils sont présents pour lui ( manière très puissante de « toujours garder ses parents près de soi », vœux le plus cher de tous les enfants! )


 

Réactions face à un « enfant difficile »


Les parents qui se trouvent confrontés aux comportements d’un « enfant difficile » doivent, avant tout, respecter trois points fondamentaux :


  • Ne pas laisser se figer un comportement difficile ou problématique

  • Ne pas l’entretenir, inconsciemment bien sûr, par des réponses ou des réactions inadaptées

  • Ne pas l’encourager en y accordant une attention excessive


En effet, certains enfants font très tôt le choix de ce type de comportements problématiques et de mode relationnel ( avec ses parents ou autres ) basé sur le conflit, car ils s’aperçoivent vite ( ils sont extrêmement intelligents et sensitifs ) que les attitudes de désobéissance ou de mise en danger, par exemple, suscitent d’avantage d’attention de la part d’autrui, que de simples comportements dits « adaptés ».


Ainsi, il est très intéressant de voir, lors des séances de thérapie avec des « enfants difficiles », combien ils semblent trouver de satisfaction dans le fait de provoquer des situations conflictuelles ou de s’exposer à d’éventuelles sanctions. Ce type d’enfant paraît se complaire véritablement à rechercher, sans cesse, la limite qui fera que l’adulte « craquera » le premier, en perdant patience et en se laissant aller à de la colère ou de l’énervement.


Cette attitude gênante va s’accroître au fil du temps et si elle n’est pas réglée le plus vite possible, elle va s’amplifier et les problèmes vont aller croissants.

C’est la raison pour laquelle les parents se doivent de rester très vigilants aux différents stade d’évolution de son enfant et réagir aux premiers signes de bouleversement dans le comportement de ce dernier, sans attendre ni laisser les choses empirer !…


En effet, il faut savoir que la moindre perturbation chez un enfant a une explication logique et une cause ( ou plusieurs ) bien précise : ce peut être une souffrance, une tristesse, un moment de déprime, une peur, une inquiétude, etc….

Pour le découvrir, il est impératif d’instaurer le dialogue avec son enfant ( sinon, vous ne trouverez jamais cette fameuse « clé » de son univers !…), en choisissant bien le moment pour le faire ( pas pendant une crise ou un conflit mais dans un moment calme, de détente ).


Cet échange verbal a but unique but de tenter de mieux comprendre ce qui perturbe votre enfant au fond de lui ( ce à quoi il réagit et répond par un comportement inadapté) et de trouver ensemble des solutions concrètes à mettre en place pour remplacer ces mauvaises attitudes par de bonnes.


Très souvent, chez les « enfants difficiles », on retrouve deux grands type de comportements problématiques :


  • Troubles oppositionnels par provocation : terme « savant» pour parler tout simplement de comportements hostiles et provocateurs de la part de l’enfant qui peuvent être perturbateurs pour l’entourage, voire potentiellement graves.


  • Troubles de l’attention et hyperactivité : Les enfants qui en souffrent ont d’immenses difficultés à gérer leurs émotions, à se contrôler et à s’adapter aux situations nouvelles ( et parfois même à des situation de routine…).


 

La modification du « comportement problématique »


Cette méthode comportementaliste, même si elle vous est expliquée au départ par votre thérapeute, est très facilement réalisable par vous seuls, au quotidien, avec votre enfant !


Elle repose sur l’utilisation de procédés et de stratégies destinés à accroître la fréquence des comportements souhaités et à réduire les comportements indésirables, dans le même temps.

Ces stratégies recouvrent aussi bien le renforcement positif ( approbations, louanges, autocollants, privilèges, récompenses…) destiné à accroître les « bons » comportements ; que des mesures négatives ( retirer les privilèges, punir, ignorer l’enfant pendant un temps…) visant à réduire les « mauvais » comportements.


Il serait illusoire de croire que ces « recettes » sont magiques : il faut faire preuve de patience, de temps, d’écoute, d’abnégation, de volonté, de motivation, de cohérence…bref, des efforts au quotidien, devant être répétés sans cesse ( surtout au début ) jusqu’à ce que l’enfant lui-même prenne le « bon pli » et ait pour habitude saine de bien se comporter !


Les objectifs de cette méthode sont les suivants :


- Renforcer la relation parent-enfant : en améliorant la communication entre vous, en dialoguant souvent et surtout dès que vous sentez que « quelque chose ne va pas » : il est toujours bon de « crever l’abcès » au début de l’infection plutôt que de laisser la carie s’installer…et faire souffrir inutilement l’enfant ( et vous aussi pour le coup…  )


Pour ce faire, pensez surtout à faire le point régulièrement avec votre enfant, dès que l’occasion s’en présente ( moment du goûter, du bain, du coucher ; balade ou promenade extérieure ; moments de détente et de repos…).

Cet échange verbal sera très bénéfique pour l’enfant : il prendra alors conscience de l’impact de ses agissements sur son entourage, et sur vous en particulier ( n’hésitez surtout pas à lui dire, posément et calmement, ce que vous ressentez ou éprouvez quand il se comporte mal, quelle souffrance cela vous procure…..Votre enfant vous aime, et de telles paroles le toucheront forcément et le feront sans doute réfléchir !


-Réduire les conflits, les accrochages et les disputes quotidiennes : Un « enfant difficile » est un enfant particulièrement sensible à tout ce qui l’entoure.

Ainsi, il fera « hypersensible » au sons, bruits, paroles…qu’il perçoit : les parents doivent donc être très vigilants à ce qu’ils disent ( pas de grossièretés, de phrases blessantes ou « assassines », de propos humiliants ou dégradants, de phrases « réductrices » ou cinglantes…et qu’on regrette toujours trop tard ). Il faut toujours garder à l’esprit que pour un enfant, les mots peuvent être aussi violents que les coups et faire aussi mal qu’eux.


De plus, il sera très réceptif au ton que vous employez dans vos propos et, tel un chien au flair redoutable, il détectera automatiquement chez vous, soit que vous êtes triste, en colère ou énervée, soit que la situation est lourde, oppressante, stressante…Obligatoirement, l’enfant se « calquera » sur vous : si vous êtes mal, il sera mal…si tout va bien pour vous, il sera joyeux et détendu !


-Remplacer un comportement perturbateur : en adoptant, à la place, une attitude plus adaptée au plan social.

Mais, ce que vous attendez de votre enfant, il faut vous l’imposez à vous-même ( c’est normal, c’est du « donnant donnant »...) : donc, avant de chercher à modifier le comportement de son enfant, il faut savoir maîtriser le sien.

Ainsi, il sera bénéfique pour vous de vous pencher, quelque peu, sur vos types de comportements, d’attitudes ou de réactions que vous avez face à votre enfant, en :


- limitant les ressentiments, les rancœurs, les bouderies, les « fâcheries » envers votre enfant en se disant que « le passé est le passé », rien ne sert d’y revenir…désormais, seul compte l’avenir : on repart donc de zéro et on avance !


- levant les réticences, sanctions ou punitions inutiles, c’est-à-dire qui s’éternisent, se prolongent alors que l’ »incident est clos » !


- gérant les difficultés au « coup par coup », avec cohésion, régularité et constance : pour ce faire, prenez votre conjoint(e) comme « équipier » en vous disant que « vous êtes sur le même bateau » et que l’équipage que vous formez tous ( vous deux et vos enfants ) doit tout faire pour ne pas sombrer et couler à pic ! C’est en s’aidant mutuellement qu’on trouve, en soi, la force nécessaire à « vaincre toutes les épreuves » et « soulever des montagnes « : comme on dit bien, « l’union fait la force » !!! A méditer…et à appliquer !


- récompensant tout de suite une bonne action de votre enfant car rien n’est pire pour lui que de se rendre compte que les personnes autour de lui ( et surtout ses parents ) stigmatisent essentiellement ses « mauvais » comportements alors qu’ils ne semblent pas faire cas des « bons » …Par conséquent, dès que vous remarquez une bonne attitude de votre enfant, que vous êtes fier de lui, de ses progrès ou de ses efforts, n’hésitez surtout pas à lui dire, à le féliciter et à lui exprimer votre contentement : cela lui fera d’autant plus plaisir, qu’il recherchera à vous « faire plaisir » et se conduira donc de mieux en mieux !


- tenant ses promesses, que ce soit pour des récompenses ou des punitions car si l’enfant réalise que « vous ne tenez pas parole », il n’aura plus confiance en vous, se méfiera toujours, vous en voudra, vous en tiendra rancœur et cherchera à se venger pour vous « faire payer » : d’où l’escalade et la poursuite des « mauvais » comportements.


- recommençant, sans cesse, ses efforts jusqu’à obtenir de votre enfant le comportement souhaité ou l’attitude attendue. Cela implique que vous serez sans doute amenés à « tester » différentes stratégies, avant de trouver celles qui conviennent et fonctionnent avec votre enfant…


Car n’oubliez pas : chaque enfant est unique, et « ce qui marche » avec l’un, ne marchera pas forcément avec l’autre !





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